#FierdeTroyes (5)

Cette 5e campagne, consacrée cette fois à la ville de Troyes, met toujours en avant des Troyen(ne)s de naissance ou d’adoption, fier(e)s de leur ville, qui ont choisi cette fois de s’exprimer dans le domaine artistique.

Les recherches menées pour élaborer cette campagne permettent d’en imaginer d’autres sur le même thème tant les talents de ceux qui font Troyes et qui sont Troyes sont nombreux !

Danse, musique, image ou spectacles… Partez aujourd’hui à la découverte de 5 belles personnes photographiées hors de leur univers habituel dans 5 lieux essentiels de notre territoire !

Parce que depuis octobre 2018, c’est ce décalage et l’humanité de ceux qui ont accepté d’être les ambassadeurs de notre territoire que nous avons souhaité mettre en scène afin de montrer la singularité de la ville de Troyes et de l’agglomération de Troyes Champagne Métropole alternativement.

Parce que cette fierté d’être Troyen(ne) est une valeur commune qui ose depuis s’affirmer (et s’afficher !), n’hésitez pas à partager le #FierdeTroyes !

Et si vous ne connaissez pas encore notre territoire et ses richesses, tant humaines que patrimoniales ou touristiques, voici au moins 5 bonnes raisons de vous laisser surprendre !

Émile Phélizot, réalisateur - Piscine Lucien-Zins

Qui es-tu ?

« Émile Phelizot, 18 ans, jeune réalisateur. Le rêve de faire du cinéma, de raconter des histoires m’est tombé dessus à 14 ans.

Curieux du cinéma et ses différents métiers notamment grâce à l’option audiovisuelle du collège Gaston Bachelard à Bar-sur-Aube, j’ai débarqué sur un plateau de tournage qui se tournait dans la région. Petit stagiaire de 14 ans, j’avais la pression.

Au départ, j’étais sur ce tournage pour seulement 3 jours. Ils m’ont gardé pendant les 30 jours de tournage. Le réalisateur m’a rappelé pour cadrer son nouveau long-métrage, et de fil en aiguille, j’ai rencontré Claude Lelouch. Maintenant je suis dans son école.

À 16 ans, il m’a offert l’opportunité d’y entrer en ayant vu l’un de mes courts métrages.

Aujourd’hui, je fais tout mon possible pour me faire une place dans ce milieu pour vivre un jour de ma passion. »

Comment définis-tu ton activité de réalisateur ? Quel est ton style ? Qu’aimes-tu transmettre ?

« Hors films événementiels ou institutionnels, je réalise des courts métrages de fiction. Le style change en fonction de chaque film, mais je dirais que je filme l’humain, à travers ses qualités, mais aussi ses défauts. Souvent des sujets de société, des histoires simples. On peut réussir à toucher les spectateurs en ajoutant la vérité de la vie et la spontanéité de l’Homme. J’aime le fait de voir un film et de se laisser complètement emporter pendant une, deux heures pour enfin sortir de la salle et ne rien dire ou peut-être « Waouh ». C’est mon but. »

De quoi es-tu le plus fier ?

« De mes parents. Ça fait cliché mais j’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent malgré ce milieu « difficile ». Ma mère voulait que je sois avocat ou médecin mais elle a mis ses rêves de côté pour écouter les miens. Les Mamans…

C’est important de se sentir soutenu par ses proches, c’est une force invisible qui vous retient lorsque vous tombez. »

Quel est ton lien avec Troyes ?

« J’ai grandi non loin de Troyes à Bar-sur-Aube. Maintenant mes parents se sont installés à Troyes en ouvrant le restaurant Chez Daniel’s. Je découvre petit à petit cette ville d’Art. J’ai hâte de tourner une histoire dans ces décors et suis charmé par l’amabilité des gens. »

Pourquoi as-tu accepté de faire cette campagne ?

« Je trouve ça génial de découvrir les Troyens à travers leurs différentes passions/métiers. » 

As-tu une anecdote sur le shooting ?

« C’est drôle de se retrouver devant l’objectif et d’être dirigé. On peut dire que j’ai mouillé ma chemise ! »

Peux-tu donner 3 mots qui définissent la ville de Troyes ?

« Arts, terroir et cinématographique. »

Qu’as-tu envie de dire aux personnes qui te lisent ?

« Je vous souhaite de vous épanouir dans vos loisirs/métiers comme je le suis et « Souriez, vous êtes filmés » ! »


Le lieu : la piscine Lucien-Zins

Les premières piscines apparaissent en France dans les années 1920-1930.

Les bains-douches du Vouldy, désormais piscine Lucien-Zins sont nées de la mobilisation des sportifs troyens. En effet, si en avril 1929, le conseil municipal avait délibéré une première fois sur la création d’un établissement de bains-douches avec lavoir entre le quai Lafontaine, le quai Saint-Dominique et la Rue du Cloître Saint-Etienne, à l’emplacement de l’ancienne usine élévatoire des eaux du canal, dès juin 1929, les quarante-cinq sociétés sportives troyennes demandent la création simultanée d’une piscine. Avec trois sociétés de natation pratiquant dans les Bains disposés dans les bras de Seine, Troyes dispose d’un important potentiel de nageurs.

La construction de bains-douches, d’un bassin, d’un lavoir, d’une buanderie, de 180 cabines de déshabillage et d’un labyrinthe hydraulique permettant aux nageurs accédant au bassin de se savonner et de se rincer est actée en 1930.

Le 4 septembre 1934, le premier coup de pioche de l’établissement hydrothérapique à la ligne architecturale avant-gardiste pour l’époque, mêlant briques rouges de Champigny, grandes surfaces vitrées et verrières en toiture, est donné.

Son architecture s’inspirant des piscines Molitor à Paris et Talleyrand à Reims, signée par Monsieur Lévrier, s’apparente au mouvement moderne des équipements construits dans l’entre-deux-guerres Après dix mois de travaux, la piscine est inaugurée par le maire, René Plard, le 29 juin 1935.

Première piscine française à être dotée de plots de départs, les cabines y sont réparties sur deux passerelles surplombant le bassin, avec rambardes et bastingages. Les baigneurs passent par un labyrinthe d’eau chaude avant de plonger dans le bassin. Le modique coût de l’entrée garantit une accessibilité aux plus modestes.

Vivier de champions

En 1936, quelques mois seulement après la construction de la piscine municipale, Lucien Zins se fait remarquer avec un premier titre de champion de France cadet au 100 m dos. En 1939, à seulement 17 ans, il détient les records de France du 100 m, 200 m et 400 m dos, chaque performance ayant été accomplie dans la piscine troyenne.

Alors que la piscine est réquisitionnée durant l’Occupation par l’armée française puis par l’armée allemande en juillet 1940, aucun titre ne lui échappera… ou presque.

Ainsi, en juillet 1943 alors que sous la pression allemande, la Fédération doit refuser la participation d’un nageur d’origine juive, Artem Nakache, Lucien Zins décide par solidarité de ne pas défendre son titre sur 100 m dos alors qu’il s’est rendu à Toulouse à bicyclette. Sa rébellion lui vaudra d’être suspendu pendant une année.

Six fois champion de France du 100 m dos entre 1939 et 1950, il est le premier nageur troyen à participer aux Jeux Olympiques de Londres en 1948.

Il représentera également la France aux Jeux d’Helsinki en 1952.

La piscine troyenne est devenue le théâtre d’exploits retentissants.

Le début des années 1950 marque en effet l’émergence d’un autre nageur spécialiste du dos : Gilbert Bozon. Après les Jeux Olympiques d’Helsinki où il obtient la médaille d’argent sur 100 m dos, le 26 décembre 1952, il bat le record du monde du 100 m dos, seul face au chronomètre. Le Troyen bat cette même année, toujours à Troyes, le Record du monde du relais 3 x 100 m, trois nages avec Alex Jany et Maurice Lusien, ses deux coéquipiers de l’équipe de France. Il obtient son premier titre international aux championnats d’Europe à Turin en 1954 sur 100 m dos.

Il bat pour la seconde fois à la piscine du Vouldy le record du monde du 100 m dos le 27 février 1955 et est sacré six fois champion de France au 100 m dos de 1951 à 1956. D’autres nageurs se distinguent. Gérard Coignot, autre spécialiste du dos, est à neuf reprises vice-champion de France du 100 m derrière Gilbert Bozon. Il honore quinze sélections en équipe de France pendant sa carrière. Jacques Collignon remporte quant à lui le titre du 200 m nage-libre en 1957 et du 800 m en 1958, et est appelé à dix-huit reprises en sélection nationale.

Avec Gilbert Bozon, Gérard Coignot et Jacques Collignon, le Troyes Olympique Natation (TON) aligne trois nageurs aux Jeux Olympiques de Melbourne, performance inégalée à ce jour. Leur entraîneur n’est autre que Lucien Zins, devenu responsable des équipes de France. Souhaitant préparer au mieux ses trois nageurs pour les épreuves en bassin Olympique, il aménage dans une gravière une ligne d’eau de 50 m avec des traverses de chemin de fer.

Le bassin d’apprentissage sera ajouté en 1967.

En 1995, la Ville de Troyes engage une lourde réhabilitation intérieure de l’établissement. Les bains douches disparaissent définitivement.

En hommage au sportif et entraîneur de haut niveau qu’il fût, la Piscine du Vouldy qu’il fréquenta pendant près de 25 ans, se nomme depuis septembre 2007, Piscine Lucien-Zins. La piscine Lucien-Zins est l’une des rares piscines des années 30 hors Paris encore en service ; elle a servi plusieurs fois pour des tournages.

Pour en savoir plus : www.vpah-troyes.fr/842-les-publications.htm

Aurane Denaux, artiste de Pole dance - Un loft de la rue Bégand

Qui es-tu ?

« Je m’appelle Aurane, j’ai 30 ans, je suis passionnée de sport, enseignante et gérante d’un studio dédié à l’enseignement de la Pole Dance. (Pole Dance Troyes) ».

Comment définis-tu ton activité ? Qu’aimes-tu transmettre ?

« Mon activité est aérienne. C’est un mélange de force, de grâce et de souplesse. Une discipline qui donne du challenge et qui nous rend plus fort (physiquement et mentalement), car on arrive à réaliser des choses dont on ne se sentait pas capable, moi la première !

Ce que j’aime le plus, c’est transmettre ma passion pour cet art.

Partager, voir évoluer, le tout dans la plus grande bienveillance. Apporter ma contribution dans le développement de chacun, pour qu’il se sente mieux, c’est quelque chose d’unique. Je pense que nous sommes ici pour apporter et partager autour de nous, peu importe le domaine. »

Quelle est la chose dont tu es la plus fière ?

« D’avoir créé mon école il y a presque 3 ans désormais. Une expérience qui m’apporte chaque jour ! Je suis fière d’avoir osé me lancer, ce projet était comme « écrit » en moi. »

Quel est ton lien avec Troyes ?

« Je suis originaire de Bourgogne (Sens), Troyes fait partie de mon enfance, car petite j’y venais avec mes grands-parents, nous y faisions les magasins d’usines. Une partie de ma famille réside dans l’Aube, ils sont restaurateurs à Sainte-Maure. J’y ai passé de nombreux week-end !

Ouvrir mon école à Troyes était une évidence pour moi, j’ai répondu à une demande forte et très honnêtement, si c’était à refaire, je foncerais ! »

Pourquoi as-tu accepté de faire cette campagne ?

« Cette campagne représente beaucoup. Elle met en valeur notre magnifique ville/territoire, ainsi que ses acteurs, sous tous leurs aspects. La multiplicité des profils, activités, lieux, m’ont tout de suite convaincu. J’ai accepté cette campagne car elle est en totale adéquation avec l’image que je souhaite apporter à ma discipline. De plus, n’étant pas originaire de Troyes je suis très touchée par l’accueil bienveillant de toutes les personnes que j’ai pu rencontrer, c’est un bonheur de vivre et travailler ici. »

As-tu une anecdote sur le lieu où s’est déroulée la prise de vue ?

 « Nous avons réalisé le shooting photo dans un magnifique Loft rue Bégand, je dois avouer que dans cette discipline, avoir l’air « détendue » en plein mouvement de force n’est pas mince affaire. J’en garde un excellent souvenir, avec Sophie et Nicolas qui savent donner le sourire ! »

Peux-tu donner 3 mots qui définissent la ville de Troyes ?

« Charmante, accueillante, historique. »

Qu’as-tu envie de dire aux personnes qui te lisent ?

« De venir à Troyes ! J’ai habité différentes villes et je dois avouer que c’est le parfait compromis entre le dynamisme et la tranquillité. Et de venir essayer la Pole Dance, car c’est un vrai moment sportif inoubliable J . »


Le lieu : un loft de la rue Bégand

La rue Bégand regroupe aujourd’hui de nombreux lofts, agences de communication ou d’architecture… témoins de la valorisation du passé industriel de la ville. Dans les années 70, Troyes a en effet compté jusque 25 000 ouvriers dans la filière textile, notamment en bonneterie. Si elle est le berceau de grandes marques (Petit Bateau, Dim, Lacoste…) dont certaines produisent encore sur place, les friches industrielles laissées par le déclin de l’industrie textile des années 90 ont été réinvesties en bureaux et logements.

Celui dans lequel la photo a été prise est sur le site de l’ancienne usine Bonbon.

« L’usine de bonneterie Bonbon est créée à partir de 1881-1882 par les époux Georges Bonbon (1847-1899) et Sourdat. Bonbon se spécialise dans les articles confectionnés de qualité qu’il exporte vers l’Afrique du Nord et le Levant.

Les “articles Bonbon” sont connus à l’étranger, notamment aux États-Unis, où la maison exporte une importante partie de sa fabrication. Le fonds social de l’entreprise atteint 1 00 000 de francs en 1899. Georges Bonbon est aussi aux origines de la Villa Courtalon, ensemble de maisons bourgeoises remarquables et de l’implantation des Magasins Réunis à Troyes.

L’œuvre de Georges Bonbon est poursuivie par son fils adoptif, Louis Bonbon, époux de Juliette Lebocey, fille du fabricant de métiers.

Son usine regroupe toute la filière maille. Avant 1914, elle est l’une des plus importantes de Troyes. Un millier d’ouvriers et d’ouvrières travaillent pour Bonbon, tant à Troyes que dans différents dépôts.  Louis Bonbon est avec Valton (Petit Bateau) l’un des premiers à posséder une marque : Elbé, nom forgé avec ses initiales. Le groupe Devanlay rachète l’usine Bonbon en 1960 et y produit les pulls Lacoste.  Elle ferme ses portes en 1994.

L’usine Bonbon est constituée de bâtiments de pierre, brique et fer, organisés autour de cours intérieures qui petit à petit sont occupées par de nouveaux ateliers. Quatre longs ateliers construits avant 1914 cohabitent avec des ateliers érigés au cours des années 1920-1930. Ils ont un ou deux étages et un entresol. Les façades de pierre et de brique sont animées par des baies en plein cintre. Les toitures sont rehaussées aux pignons.

Devanlay cède le site au groupe Opac/Siaba en 1999 qui le transforme en centre d’activités tertiaires à partir de 2002 sous le nom d’Espace Bégand. La réhabilitation reconquiert les cours intérieures, dégage les bâtiments principaux et restitue la façade donnant sur la rue Bégand. Un patio central, réalisé au milieu des ateliers, apporte la lumière, dédensifie les lieux et dessert les plateaux.

 Le site accueille des bureaux, dont ceux de l’agence des Bâtiments de France. De fin 2005 à fin 2009, les deux tranches situées au nord et au sud-ouest sont reconverties en logements et espaces tertiaires. »

Merci à Jean-Louis Humbert, agrégé d’histoire et spécialiste de l’époque industrielle troyenne.

Pour en savoir plus : Gilles Alves, Corado Binel, Jean-Louis Humbert et Xavier de Massary, Patrimoine industriel de l’Aube, Reims/Langres, CRDP/Guéniot, 2004.

Gingolph Gateau, créateur de spectacles - Le jardin de la Vallée Suisse

Qui es-tu ?

« À l’origine costumier-scénographe, je suis responsable artistique de la Compagnie Gingolph Gateau depuis avril 2017. Une mère et une grand-mère férues de couture, un père magasinier en bonneterie qui ramène des coupons de tissus. À la maison, c’est un peu « papa pique et maman coud ». Etudiant en Arts-Appliqués à l’Esaa de Troyes (devenue l’Ecole Supérieure de Design), après les cours, je réalise des costumes de scène pour des compagnies de théâtre. De fil en aiguille, diplôme de graphiste en poche, je me faufile dans le monde professionnel du spectacle. Pour mieux servir mon rôle « d’habilleur de caractères », par le biais de cours et de stages, je m’engage dans le travail du jeu d’acteur afin de m’approprier les ficelles du théâtre. Depuis 1998, je taille des costumes et des scénographies sur mesure pour des compagnies du Grand Est et des compagnies parisiennes. Au fil de cette trame que je tisse et ajuste constamment, la volonté de créer des spectacles devenait incontournable. En 2005, je monte Rendez-vous n’importe où, l’adaptation d’un album jeunesse. La collection fabuleuse d’Aliester de Naphtalène, une exposition spectacle présentée pour la première fois à la Maison du Boulanger, voit le jour en octobre 2010. 21×29,7, créé en 2016 est un spectacle sans parole dont la matière première, froissée en directe, est le papier (le personnage principal de ce spectacle se trouve perché sur mon épaule, sur la photo de la campagne #FierdeTroyes). Dès mes premières créations, j’ai proposé un pont entre les Arts plastiques et les arts de la scène. La construction d’images sous diverses formes est au cœur de mon processus de création : faire naitre un dialogue entre ces images, les matières et les comédiens. L’intention déjà clairement initiée est de concevoir des créations (spectacles, expositions…) « tout public », adressées aux enfants autant qu’aux adultes qui les accompagnent. En parallèle, je continue de créer des costumes et scénographies pour d’autres compagnies et l’on fait de plus en plus appel à ma collaboration pour de la mise en scène. J’anime régulièrement différents ateliers de pratique artistique. »

Comment définis-tu ton activité ? Qu’elle ton style ? Qu’aimes-tu transmettre ?

« J’image et je mets en forme des histoires à partager avec le public. Des spectacles qui proposent une immersion au cœur d’un univers qui souligne les traits de certaines réalités qui nous entourent. Le public définit mes créations comme très poétiques (ce n’est pas moi qui le dit!). »

Quelle est la chose dont tu es le plus fier ?

« Constater que le parcours dessiné représente déjà une belle histoire, que j’ai pu présenter mes créations dans des lieux aussi prestigieux que le Musée international de la chaussure de Romans, le Clos Lucé d’Amboise, de s’envoler bientôt pour la scène nationale de Fort De France en Martinique pour présenter notre dernier spectacle, et de me dire que l’histoire n’est pas finie et que j’ai encore bien d’autres imaginaires à partager avec le public, et continuer à faire rayonner la créativité troyenne loin, très loin… »

Quel est ton lien avec Troyes ?

« Je suis né à Troyes, j’ai grandi dans le quartier des Sénardes, j’ai étudié à l’Esaa. J’ai toujours vécu dans cette ville. Mon activité m’amène à séjourner dans d’autres villes, mais je suis toujours heureux de revenir à Troyes. C’est mon centre de gravité. Troyes est une ville à taille humaine. Après toutes ces années déjà passées ici, la ville sait encore me surprendre à travers un élément d’architecture, une belle lumière posée ici ou là dans une surprenante perspective… Ceci me rappelant combien notre ville est belle et combien il est agréable d’y vivre. »

Pourquoi as-tu accepté de faire cette campagne ?

« Parce que je suis tout simplement fier de Troyes et fier d’être associé à cette campagne qui vise à valoriser notre ville et son territoire ! »

As-tu une anecdote sur le lieu où s’est déroulée la prise de vue ?

« Quand on m’a proposé de faire le shooting dans la Vallée Suisse, je me suis dit « quelle belle idée ! ». J’aime cette veine de verdure au cœur de notre ville où j’ai si souvent pris mes repas au soleil alors que j’étais en plein travail de création au Théâtre de la Madeleine, juste à côté. Et puis pour l’anecdote mes parents m’ont donné le prénom de Gingolph par rapport à St Gingolph, village frontalier entre la France et la Suisse ! »

Peux-tu donner 3 mots qui définissent la ville de Troyes ?

« Chaleureuse, gourmande, humaine. »

Qu’as-tu envie de dire aux personnes qui te lisent ?

« Ayez l’audace de vous laisser surprendre par une ville à taille humaine au passé riche d’Histoire et à l’avenir prometteur. »  Pour en savoir plus sur Gingolph Gateau Teaser 21×29,7 : youtu.be/WiCzf8aOnuw Teaser La collection fabuleuse d’Aliester de Naphtalène : www.youtube.com/watch?v=Ovz8Y3CSMxM www.cie.gingolphgateau.fr (en cours de restructuration) Facebook : www.facebook.com/Cie-Gingolph-Gateau-2029719337300411/

Le lieu : le jardin de la Vallée Suisse

Au 19e siècle, la Ville de Troyes, sous l’impulsion du maire Désiré Argence, aménage de nouveaux lieux de sociabilité en créant boulevards et jardins publics. Ceux du boulevard Gambetta ont vu le jour à partir des fossés des remparts médiévaux démantelés et comblés lors de l’extension des faubourgs. Initialement appelé jardin de la Vienne (en référence à la rivière qui coulait à ciel ouvert dans le fossé jusqu’en 1853), le jardin a été implanté en 1860 entre le théâtre de la Madeleine et la rue Jaillant-Deschainets. Ses 7884 m2 utilisaient les fossés qui bordaient les anciens remparts pour leurs vallonnements. La Vienne est aujourd’hui enterrée. La conception du jardin était pratique car elle permettait de conserver une portion du fossé des fortifications. Elle est due à l’architecte de la ville Bailly qui a profité de la déclivité du sol pour créer un îlot de verdure où les allées serpentent à l’ombre, côtoyant des massifs d’arbustes et des pelouses. Il a été aidé dans cette tâche par le pépiniériste troyen du Faubourg Croncels, Charles Baltet, qui en a réalisé la décoration florale et l’aménagement et a dû fournir les plantes nécessaires et prodigué des conseils pour leur plantation. Son ouvrage La vallée suisse, Causerie sur les arbres et arbustes d’ornements, paru en 1872, est un document indispensable pour connaître la palette de végétaux prévus à l’origine dans le jardin. Le plus illustre d’entre eux, Charles Baltet (1830 -1908) dirige les pépinières familiales à partir de 1855 avec son frère Ernest. Avec leurs employés, ils créent tous deux une centaine de variétés fruitières nouvelles. Les recherches de Charles Baltet le conduisent dès 1869 à lutter contre le phylloxéra, un parasite de la vigne en provenance des Etats-Unis. Sa méthode permettra la reconstitution des parties les plus prestigieuses du vignoble français. Charles Baltet se préoccupe aussi beaucoup d’enseignement, il fonde le cours départemental d’horticulture de l’Aube (1866) qui préfigure l’école nationale d’horticulture de Versailles (1873) dont il est l’un des principaux promoteurs. Ses multiples ouvrages demeurent encore actuellement des références. Le jardin de la Vallée Suisse évoque la végétation abondante d’une vallée alpine. La Vallée Suisse imite des pelouses étagées avec des bouquets de verdure mélangés à des massifs de fleurs. Une passerelle aux montants rocaillés permet de passer d’un côté à l’autre. Le jardin répond ainsi au goût de la nature affirmée et organisée dans l’urbanisme voulu par Napoléon III. Voué à la promenade et au jeu, il traduit l’émergence des loisirs, Le jardin, clos par une grille de fer en 1900, a été rénové en 1994. Une cascade de 3 m de haut l’anime le jardin en se prolongeant par un ruisseau artificiel de 110 m de long qui s’écoule sous un pont d’inspiration japonaise. L’ambiance japonisante est renforcée par la présence de bambous disposés le long du cours de la rivière. L’agencement des plantations et notamment le massif de bambous qui borde la rivière permet de ménager des effets de surprise en cachant aux regards immédiats la rivière et l’arrière-plan. Quelques années après la réalisation du jardin, des œuvres d’art viennent enrichir son décor. Source : SIG – Ville de Troyes Cornouiller des pagodes, Févier d’Amérique, Chicot du Canada, Arbre à caramel, Arbre aux mouchoirs ou encore Arbre à miel constituent les espèces sont des réservoirs de biodiversité, des refuges pour certaines espèces (oiseaux, insectes), des espaces de survie. Pour en savoir plus : Fiches pédagogiques disponible sur le site VPAH de Troyes, ville d’Art et d’Histoire : www.vpah-troyes.fr/1900-architecture-et-jardins-2017-2018.htm Bibliographie : COLLECTIF, Troyes, Espaces publics XIXe, Carré de Mémoire, Sauvegarde et Avenir de Troyes, 2006. LECHIEN Marc et SORNIN Elise, Les Petits Jardins, Etude de remise en valeur, la Vallée Suisse, juin 2008.
DJ Hamma - Le kiosque du jardin du Rocher

Troyen d’adoption, DJ Hamma, sacré champion de France des DJ depuis qu’il a remporté en 2018 la Red Bull Music 3style, une compétition de DJing sous les yeux de Cut Killer et Joey Star, il se produit régulièrement dans toute l’Europe… et plus loin ! Actuellement en tournée en Inde, DJ Hamma répondra en effet plus précisément à nos questions à son retour… avant de repartir ! Quand on lui demande comment il en est arrivé là, il répond simplement avec un immense sourire : « en travaillant, il n’y a pas de secret ! » Né en Tunisie, Mohamed a travaillé comme animateur dans l’hôtellerie et est tombé amoureux des platines… en remplaçant un collègue malade. En 2010, après un passage à Cannes, il rejoint sa famille à Troyes où il investit les platines des bars au culot.

Et pourquoi avoir accepté de participer à la campagne #FierdeTroyes ?

« Parce que c’est ma base ici ! J’ai toujours un pied ici. (…) je reviens toujours mixer à Troyes. Si je ne le faisais pas, ce serait une trahison. », confiait-il ainsi à la presse locale en 2018. Si depuis sa notoriété a encore grandi, rien n’a donc changé !

Le lieu : le kiosque du jardin du Rocher

© Crédit photo : Carole Bell – Ville de Troyes Situés à l’emplacement des anciens remparts détruits au 19e siècle, les 3 837 m2 du jardin du Rocher se distinguent à chacune des extrémités par une cascade et par un kiosque à musique. Source : SIG – Ville de Troyes Celui-ci a été élevé en 1889 sur les plans de l’architecte de la ville, Alexandre Vermot, grâce à la générosité de l’ouvrier bonnetier Jean-Baptiste Brissonnet qui lègue 200 000 francs. Ce dernier a gagné Paris pour y faire fortune en devenant fabricant de bas mécaniques. C’est aussi grâce à lui que le jardin a pu être clos de grilles en 1899. De structure hexagonale, le kiosque utilise la pierre dans son soubassement et la fonte dans les fines colonnettes qui soutiennent son toit zingué en forme de pagode, refait en début 2017. Son plafond de bois joue le rôle d’abat-son. Le kiosque accueille les prestations de formations issues de sociétés musicales et sportives laïques, confessionnelles ou des nombreux régiments alors en garnison à Troyes. En 1909, la municipalité subventionne alors des orchestres pour des spectacles deux fois par semaine dans les jardins publics. Inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1975, le kiosque a fait l’objet d’une restauration en 1999. Cette dernière a permis de restituer les panneaux peints portant deux fois l’inscription Legs Brissonnet et les noms des compositeurs Massenet, Gounod, Boieldieu, auxquels est ajouté celui de Berlioz. Les 44 m2 du kiosque abritent encore des concerts aujourd’hui, notamment dans le cadre du festival Ville en musiques qui se tient chaque année du 22 juin à début août dans les rues troyennes. Les amoureux de la pétanque se retrouvent toujours au pied du kiosque, pour de longues parties. Pour en savoir plus : fiche pédagogique du site VPAH de Troyeswww.vpah-troyes.fr/1900-architecture-et-jardins-2017-2018.htm Bibliographie: COLLECTIF, Troyes, Espaces publics XIXe, Carré de Mémoire, Sauvegarde et Avenir de Troyes, 2006. HUMBERT Jean-Louis, Troyes, la rue en 1900, Carré de Mémoire, Sauvegarde et Avenir de Troyes, 2007. LECHIEN Marc et SORNIN Elise, Les Petits Jardins, Etude de remise en valeur, le jardin du Rocher, juin 2008. Article de L’Est Éclair, L’Aube à la carte, du dimanche 1er octobre 2017.
Camille Vasseur, violoniste - La tour de l'église Sainte-Madeleine

Violoniste née à Troyes en 1989, Camille Vasseur a étudié en Suisse et en Allemagne avant d’intégrer l’académie du Gewandhaus de Leipzig et le Bayerische Staatsorchester. Depuis janvier 2018, elle est soliste de l’Opéra National de Lorraine. Également directrice du Just Classik Festival, rencontres internationales de musique de chambre qui ont lieu en septembre à Troyes

Le lieu : la tour de l’église Sainte-Madeleine

Conçue par Martin de Vaulx et dessinée par le peintre Nicolas Cordonnier, la tour est construite à partir de 1532. Le chantier se poursuit sous la direction de Nicolas Mauvoisin en 1535. Les trois premiers niveaux existent alors jusqu’à la coursive pourvue d’un garde-corps en métal. Dès 1558, la construction reprend sous l’impulsion de Jean et Gérard Faulchot. Les niveaux supérieurs sont achevés peu après 1561. Église la plus ancienne de Troyes, classée au titre des Monuments Historiques en 1840, Sainte-Madeleine est construite à différentes périodes : fin du 12e siècle, 13e siècle, 16e siècle, 18e siècle et 19e siècle. Aujourd’hui située rue de la Madeleine, ses exceptionnels vitraux d’une très riche polychromie et son jubée de pierre de Tonerre ciselée en font l’un des édifices les plus visités de la Ville de Troyes après la cathédrale saint-Pierre Saint-Paul. C’est aussi avec la cathédrale l’un des points haut de la ville duquel on peut parfaitement observer le parcellaire médiéval de la ville, les bâtiments et les aménagements du 19e et la forme de Bouchon de champagne du centre historique jusqu’aux vignes de Montgueux. Pour en savoir plus : Se reporter à la brochure laissez-vous conter l’église Sainte-Madeleine sur www.vpah-troyes.fr/842-les-brochures-laissez-vous-conter…-.htm Bibliographie : COLLECTIF, Les églises de Troyes, Cathédrale, collégiales et églises paroissiales, éditions Lieux-Dits, Images du patrimoine-279, Région Champagne-Ardenne, 2013 Danielle MINOIS, Les vitraux de Troyes : XIIe-XVIIe, Ed.Dominique Guéniot, Langres, 2012 Rémi RIVIÈRE, Eglise Sainte-Madeleine, guide de visite, Troyes, 1998.